Lorsqu’il s’agit d’agressions sexuelles, il existe un mythe courant qui suggère que les vêtements de la victime pourraient être responsables de l’attaque. Cette croyance néfaste ne fait pas que rejeter la faute sur la victime, elle entretient aussi l’idée qu’il existe des vêtements sûrs et d’autres qui ne le sont pas. En tant qu’écrivain érotique, il est essentiel de comprendre pourquoi les vêtements ne sont pas pertinents lorsqu’il s’agit de viol et pourquoi il est vital de démystifier les mythes et les préjugés dans la littérature. Explorons le sujet plus en détail.
La vérité est que les vêtements n’ont rien à voir avec le viol. Depuis mars 2014, l’exposition itinérante “What Were You Wearing ?” de Jen Brockman et du Dr Mary Wyandt-Hiebert fait le tour du monde. Toutes deux défendent la cause des survivants de violences sexuelles et domestiques. L’exposition explore la question “Qu’est-ce que tu portais ?” – une question souvent utilisée pour blâmer les survivants. L’exposition a suscité beaucoup d’attention et a été présentée dans divers lieux, notamment des universités et des musées. Elle sert de plateforme aux survivants pour raconter leur histoire et se réapproprier leur récit.
En mettant en évidence les vêtements portés lors des agressions, l’exposition remet en question les stéréotypes néfastes et favorise la compréhension et l’empathie. Brockman a expliqué dans une interview que l’objectif de l’exposition est de démystifier le mythe selon lequel il suffit d’éviter cette tenue pour qu’il ne nous arrive rien, ou que nous pouvons en quelque sorte éradiquer la violence sexuelle en changeant simplement de vêtements”. Elle a ajouté qu’elle espérait que les spectateurs seraient surpris par la normalité des vêtements présentés et qu’ils verraient les similitudes entre les expositions et leur propre garde-robe, ce qui leur permettrait de se reconnaître dans les histoires.
Mais indépendamment de ce que porte une personne, personne ne mérite d’être agressé sexuellement. Le viol est un acte de violence qui implique que l’agresseur ne tient pas compte du consentement et de l’autonomie de la victime. Malheureusement, la société a convaincu certaines personnes que certaines tenues envoient de mauvais signaux, donnant aux violeurs la permission d’agir. Ce n’est jamais le cas. Personne n’a le droit de toucher quelqu’un sans son consentement exprès et enthousiaste, quelle que soit sa tenue vestimentaire.
Une autre raison pour laquelle il est si important de démystifier ce mythe est le fait qu’il peut conduire à la culpabilisation des victimes. Lorsque quelqu’un suggère que le viol est en quelque sorte la faute de la victime à cause de ce qu’elle portait, cela permet à l’agresseur d’échapper à ses responsabilités. En mettant l’accent sur les vêtements de la victime plutôt que sur les actes de l’agresseur, non seulement nous protégeons les violeurs, mais nous faisons honte à la victime et la dévalorisons.
Les œuvres de fiction n’échappent pas non plus aux croyances erronées qui entourent le viol et les vêtements. Dans de nombreux romans érotiques, les personnages féminins sont dépeints comme des individus passifs et impuissants, incapables de rejeter les avances sexuelles. De plus, leur habillement est souvent décrit d’une manière qui implique que leurs choix sont en quelque sorte responsables de la façon dont elles sont traitées. Cela renforce les stéréotypes dangereux et favorise une dynamique de pouvoir inégale entre les personnages masculins et féminins.
En tant qu’auteur de romans érotiques, il est essentiel d’être conscient de ces problèmes et de promouvoir le consentement et l’autonomie dans les œuvres de fiction. Les personnages doivent toujours être présentés comme des individus dotés d’un pouvoir d’action, qui ont le droit de dire non et d’être respectés. Les descriptions de vêtements doivent être basées sur les goûts et les dégoûts personnels et ne pas être utilisées pour laisser entendre que quelqu’un mérite ce qui lui est arrivé. En bref, ne laisse pas les mythes et les préjugés nuisibles s’infiltrer dans tes écrits.
L’agression sexuelle n’est jamais la faute de la victime, et les vêtements ne sont pas la cause du viol. En tant qu’écrivains érotiques, il est essentiel de démystifier les mythes et les préjugés dans la littérature et de promouvoir le consentement et le respect mutuel dans les relations sexuelles. La façon dont nous écrivons les personnages et dont nous décrivons leurs vêtements peut avoir un impact significatif sur la façon dont la société perçoit le viol. Faisons notre part pour éradiquer les croyances néfastes qui entourent la culture du viol et pour donner aux lecteurs les moyens de s’exprimer contre la violence.