Sarah Schulman est une auteure, dramaturge et militante bien connue de la communauté LGBTQ+. Née en 1958, Schulman a grandi à New York et est devenue une figure importante de la scène artistique du centre-ville qui, à l’époque, était dominée par une communauté vibrante et ouvertement queer. Tout au long de sa carrière, Schulman a écrit de nombreux romans, pièces de théâtre et scénarios qui explorent les identités queer, le sexe et le désir. Dans cet article de blog, nous allons explorer la vie et l’œuvre de Schulman, en nous concentrant plus particulièrement sur ses romans “Après Delores” et “People in Trouble”, ainsi que sur ses opinions concernant la représentation des lesbiennes dans les arts et l’obsession culturelle de la famille.
Les romans de Schulman, “Après Delores” et “People in Trouble”, explorent tous deux les complexités de l’amour et du désir dans le contexte de la communauté queer du Lower East Side de New York. Dans “Après Delores, la protagoniste, Molly, une jeune lesbienne qui lutte contre la toxicomanie, tombe amoureuse d’une femme plus âgée, charismatique mais troublée, nommée Dolores. Ce roman est une exploration poignante des relations intergénérationnelles qui se forment souvent dans les communautés queer et de la façon dont l’amour et le désir peuvent compliquer les questions de pouvoir et d’agence. De la même façon, “People in Trouble” suit la vie d’un groupe diversifié de personnages queer alors qu’ils naviguent entre les défis de la vie dans une ville qui est à la fois oppressive et libératrice.
L’une des choses qui distinguent le travail de Schulman est son exploration franche et sans complaisance de la sexualité. Dans “Après Delores” et “People in Trouble”, Schulman écrit des scènes de sexe explicites qui sont à la fois sensuelles et évocatrices. Ces scènes ne sont pas gratuites mais servent un objectif narratif clair, soulignant les enjeux émotionnels et psychologiques des relations des personnages et de leur découverte de soi. Le travail de Schulman dissipe le mythe selon lequel le désir queer est en quelque sorte intrinsèquement obscène ou subversif et le célèbre au contraire comme une partie naturelle, saine et belle de l’expérience humaine.
En plus de ses romans, Schulman est également une critique virulente de la façon dont les lesbiennes et les autres femmes homosexuelles sont représentées dans la culture contemporaine. Elle affirme que l’obsession actuelle pour la famille nucléaire et les rôles traditionnels des hommes et des femmes a conduit à une représentation courante des relations lesbiennes qui est trop aseptisée et irréaliste. Schulman pense que les lesbiennes sont souvent dépeintes comme des professionnelles sans enfants et centrées sur leur carrière, ou comme des mères au foyer domestiques, avec peu de place entre les deux. Cette vision étroite de l’identité lesbienne efface la diversité des expériences vécues par les femmes queer et les réduit à une caricature bidimensionnelle.
Le travail de Sarah Schulman est une source d’inspiration pour tous les écrivains, en particulier ceux qui cherchent à explorer les complexités du désir et de l’identité queer. Ses romans sont francs, honnêtes et sensuels, et son militantisme a contribué à amplifier les voix des communautés marginalisées. La critique que fait Schulman de la représentation dominante des relations lesbiennes nous rappelle que la représentation est importante et que l’art a le pouvoir de refléter et de façonner notre compréhension du monde. Que vous soyez écrivain ou lecteur, le travail de Schulman témoigne de la beauté et du pouvoir des récits queer. Et marquez vos calendriers – le volume d’entretiens “Conversations avec Sarah Schulman” de la “Literary Conversations Series”, qui sera publié le 15 février 2024, sera sans aucun doute un incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à son travail inspirant.