S’habiller pour la sécurité : Une perspective féministe

Pendant des années, on a dit aux femmes que leurs choix vestimentaires pouvaient avoir une incidence sur leur sécurité. On nous a conseillé de nous habiller de façon conservatrice, d’éviter certains quartiers de la ville après la tombée de la nuit et de ne jamais marcher seules. Mais ces conseils ont toujours été adressés aux femmes et jamais aux hommes. Cette idée selon laquelle les femmes doivent s’habiller d’une certaine façon pour éviter le harcèlement ou les agressions est erronée et dépassée, et c’est Gloria Steinem qui l’a le mieux dit : “Les féministes peuvent porter ce qu’elles veulent. Elles devraient pouvoir se promener nues dans les rues et être en sécurité.” Dans cet article de blog, nous discuterons de sa déclaration et des raisons pour lesquelles il est important que les féministes réclament leur droit de s’habiller comme elles l’entendent.

L’idée que les femmes doivent s’habiller d’une certaine façon pour se protéger est une forme de blâme à l’égard des victimes. Elle implique que les femmes ne sont harcelées ou agressées qu’à cause de ce qu’elles portent, sans tenir compte du fait que l’écrasante majorité de ces crimes sont commis par des hommes. Cela suggère également que les hommes ne peuvent pas se contrôler s’ils voient une femme dans des vêtements révélateurs, ce qui est non seulement insultant pour les hommes, mais perpétue également des stéréotypes sexistes néfastes. Les féministes rejettent la notion selon laquelle les femmes devraient être responsables des actions des hommes. Nous devrions pouvoir porter ce que nous voulons sans craindre d’être harcelées ou agressées.

De plus, la peur de ce que les autres pourraient penser de nous ne devrait pas être un argument pour justifier notre choix de vêtements, tant que nous nous sentons à l’aise et belles dans ces vêtements. Si nous voulons porter une jupe courte ou un haut décolleté, c’est notre choix, et nous devrions pouvoir nous exprimer sans craindre d’être victimes de slut-shamed ou de harcèlement. Ce n’est pas une invitation pour les hommes à nous harceler ou à nous agresser. C’est une invitation pour eux à surmonter leur propre malaise face au corps des femmes et à nous traiter avec respect.

Les féministes reconnaissent également que les vêtements peuvent être une forme d’expression personnelle et d’autonomisation. Lorsque nous choisissons de nous habiller d’une certaine façon, nous affirmons qui nous sommes et ce que nous défendons. Nous pouvons choisir de porter des vêtements qui remettent en question les rôles traditionnels des hommes et des femmes ou qui expriment notre sexualité. Les vêtements peuvent être un moyen de récupérer le pouvoir et l’autonomie dans une culture qui cherche souvent à contrôler et à objectiver le corps des femmes. En encourageant les femmes à s’habiller comme elles le souhaitent, les féministes promeuvent une culture de l’expression personnelle et de l’autonomisation.

Mais soyons clairs : s’habiller comme nous le voulons ne signifie pas que nous sommes invincibles. Nous vivons encore dans une société patriarcale qui objective et dévalorise le corps des femmes. Il nous faut une bonne dose de confiance en soi pour ignorer le catcalling ou pour confronter nos interlocuteurs à notre colère. En tant que féministes, nous devons continuer à nous battre pour un monde où les femmes peuvent s’habiller comme elles le souhaitent sans craindre d’être harcelées ou agressées.

La déclaration de Gloria Steinem sur le fait que les féministes peuvent porter ce qu’elles veulent est un rappel puissant du pouvoir de l’expression personnelle et de l’autonomie. Les féministes rejettent l’idée que les femmes doivent s’habiller d’une certaine façon pour éviter le harcèlement ou les agressions, et encouragent plutôt les femmes à porter ce qui les met à l’aise et leur donne confiance en elles. En revendiquant notre droit de nous habiller comme nous le voulons, les féministes remettent en question les stéréotypes sexistes néfastes et promeuvent une culture de l’expression personnelle et de l’autonomisation. Mais nous devons aussi reconnaître qu’il reste encore beaucoup à faire pour créer un monde sûr et juste pour toutes les femmes.

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